CAS DU PROJET CY-NO TECHNOLOGY NETWORK

Je commence l’entrepreneuriat de 2000 à 2001, années où je suis inscrit en cycle BTS avec un pied à l’école et l’autre dans le business. Pendant les vacances de première année, j’opte pour un stage au sein de l’entreprise Camerounaise TV+ Rebroadcasting Network. Le promoteur de cette société avait mis sur pied dans les années 1990 un système de diffusion des chaînes de télévision par voie hertzienne.

Pendant ma période de stage, j’assistais la responsable de maintenance dans le dépannage des décodeurs et antennes en pannes. Souvent, je devais me déplacer chez les clients pour intervenir, comprendre pourquoi le décodeur ne recevait plus les chaines ou pourquoi l’antenne ne captait plus ou était mal orienté par la force du vent. C’est ainsi que j’avais pris goût du métier de l’audio-visuel et de la distribution des chaînes par voie hertzienne. En deuxième année, je repostule chez TV+ pour mon stage de fin d’année cycle BTS génie électrique, option électronique.

Avec l’expérience acquise en première année, la responsable de maintenance acceptait facilement mes critiques et suggestions pour robustifier les équipements. Comme par exemple, intégrer des filtres passe haut et passe bas, des régulateurs linéaires et des écrêteurs de tension pour protéger les décodeurs des surtensions.

C’est ainsi que du 01 au 30 avril 2001, en vue de l’obtention du brevet de technicien supérieur, je défends comme thème d’étude : Le principe de diffusion et de réception par le système MMDS (Multichannel Multipoint Distribution System) des chaînes du bouquet le SAT.

Au terme de ce travail, je constate que le principe de diffusion et de réception par le système MMDS des chaînes du bouquet le SAT était très bien avancé au Cameroun.

L’apport de TV+ dans ce secteur d’activité était assez considérable. La présence au sein de cette structure d’un décodeur multiposte m’avait beaucoup marqué par sa capacité à alimenter plusieurs postes téléviseurs sur différentes chaînes dans une même maison, chacun d’eux défini par un son et une image exceptionnelle. J’ai travaillé avec l’équipe de la centrale de diffusion pour augmenter le nombre de chaînes du bouquet, participer à l’installation des antennes relais et motoriser les antennes paraboliques de la centrale de diffusion. Ce qui a permis à TV+ de mieux se positionner sur le marché.

A la fin de mon stage, la directrice de TV+ pour féliciter et encourager mon excellent travail, me remet une enveloppe. A sa grande surprise, je propose à TV+ d’échanger cette somme d’argent contre un kit complet composé d’une antenne MMDS et d’un décodeur multiposte qui me permettrai de créer ma propre centrale de diffusion capable d’alimenter tout un quartier avec des amplificateurs de ligne.

C’est avec ce kit que je décide après l’obtention de mon BTS de créer en fin 2001, CY-NO TECHNOLOGY NETWORK basée à Ekounou, Yaoundé Cameroun en Afrique centrale, spécialisée dans l’ingénierie de la câblodistribution qui d’ailleurs est toujours fonctionnel jusqu’à nos jours.

Avec mes connaissances en audio-visuel, en plus des chaînes du décodeur multiposte, j’avais créé la chaîne CY-NO VISION qui permettait de diffuser nos propres programmes et surtout de faire de la publicité sur nos produits. Je filmais et diffusais sur cette chaine de la musique, des mariages, des anniversaires, les interquartiers, les témoignages de certains commerçants. La majorité des abonnés avaient pour reflexe de regarder en premier cette chaîne avant de zapper sur autre chose car c’était la seule et unique chaîne du peuple qui diffusait les réalités du quartier.

Conscient de la force d’avoir une communauté, un des objectifs de CY-NO TECHNOLOGY NETWORK était de développer, évaluer et tester plusieurs business modèles. De permettre aux jeunes entrepreneurs de développer des applications comme par exemple le logiciel « Cablo-Project » qui permettait de gérer nos abonnés ainsi que la facturation. Donner la possibilité aux entrepreneurs de se servir de CY-NO VISION pour vendre leurs produits avant de produire. Certes, aujourd’hui, avec le digital, les outils collaboratifs permettent d’impacter plus la jeunesse, mais en 2001 c’était une grande innovation technologique.

J’avais compris que c’est ensemble qu’on ira loin et bâtir une entreprise pérenne et non avancer seul rapidement sans vision.

Extrait du livre à paraître « LE GUIDE DE L’INDUSTRIEL AFRICAIN » de Cyrille FOPPA TADJUKAM

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